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Evolution sur le long terme de la recherche en physique en France : l’exemple du Laboratoire Aimé Cotton.
Le parcours sur le long terme du laboratoire Aimé Cotton, au-delà de son intérêt intrinsèque, et de la possibilité d'observer l'évolution de ses thématiques scientifiques, soulève de très nombreuses questions touchant à la structuration du paysage de la recherche de manière beaucoup plus large, à l’échelle nationale, voire internationale : comment ont été conçus, financés et mutualisés les premiers grands instruments scientifiques au 20e siècle (le très grand électro-aimant d'Aimé Cotton), dont nos actuelles infrastructures de recherche demeurent sous bien des aspects les héritières ? Comment ont-ils conduit à l’établissement de partenariats originaux, avec des fondations de soutien à la recherche, de même qu’avec le public le plus large, là encore de manière tout à fait pionnière au regard des réflexions les plus récentes ? Comment s’est structuré l’un de tout premiers laboratoires du CNRS, en participant chemin faisant aux grandes évolutions de l’ESR ? Le laboratoire Aimé Cotton est entre autres l’unité qui a porté sur les fonts baptismaux le projet des laboratoires associés au CNRS au milieu des années 1960, les ancêtres de nos UMR.
L’évolution des modes de financement, la structuration en UMR, la mutualisation de moyens, la spécialisation des métiers d’accompagnement de la recherche, ont impacté l’implémentation des expériences dans les locaux scientifiques (taille et équipement des salles d’expériences, création de plateformes d’instrumentation et d’expériences), l’instrumentation scientifique déployée pour ces expériences (complexité des dispositifs développés sur site, ou commandés et réalisés à l’extérieur), le partage de missions des personnels sur un montage donné,….
Le parcours du LAC tout au long du 20e siècle ne renvoie en somme pas à la seule histoire de la physique : elle intéresse l’ensemble de la communauté des sciences formelles et de la nature, mais aussi humaines et sociales.
Au travers des archives entreposées au laboratoire, mais aussi dans d’autres lieux identifiés (Ecole Normale Supérieure, CNRS), le projet consistera à examiner tous ces aspects, tout en contribuant à la valorisation du patrimoine scientifique du LAC, alors que le laboratoire vient de bénéficier de la rénovation complète de son bâtiment historique situé sur le campus d’Orsay.